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Beauregard: recours au Tribunal fédéral

Un nouvel épisode vient s'ajouter au feuilleton du sauvetage des immeubles 1900 situés dans le quartier de Beauregard à Fribourg. En effet, la société Coralu SA recourt contre la décision du Tribunal cantonal qui annulait l'autorisation de démolir octroyée par le Préfet. 

Pour rappel, dans le cadre du Plan d'aménagement de détail (PAD) de Richemond, la ville de  Fribourg autorisait la démolition d'un ensemble de bâtisses 1900, sans se soucier de l'ISOS (Inventaire des sites protégés en Suisse) et en omettant de consulter le Service des biens culturels (SBC). Quant aux promoteurs, ils ne s'étaient, eux non plus, pas inquiétés des bâtiments historiques situés sur leur parcelle. Ils n'avaient pas annoncé leur démolition dans l'avis publié sur la Feuille Officielle lors de la mise à l'enquête du PAD en 2013. Par la suite, le SBC s'est toujours opposé à leur destruction, en particulier celle de l'Avenue de Beauregard 8. 

Pro Fribourg s'opposait à la démolition en 2014. Suivi par un mouvement d'indignation populaire face à tant de mépris pour le patrimoine. Des personnalités de tous bord, les citoyens de Fribourg et au-delà, faisaient entendre leur voix en signant une pétition lancée en 2015 par des personnes investies dans la protection du patrimoine récent. Conscient de son rôle et confronté au rejet de son opposition à la démolition, Pro Fribourg recourait au Tribunal cantonal afin d'éviter le pire. Les Juges cantonaux donnaient raison, en décembre 2018, à l'association de défense du patrimoine. 

La démarche de Coralu SA confine à l'acharnement destructeur du patrimoine. Une attitude qui s'observe encore continuellement aujourd'hui sous prétexte de densification, mais surtout dans l'espoir de juteux bénéfices. Pour citer Victor Hugo, "Il y a deux choses dans un édifice, son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc le détruire c'est dépasser son droit". (Victor Hugo, Guerre aux démolisseurs, Revue des deux mondes, 1832). 

Il faudra donc attendre la décision du Tribunal fédéral pour connaître la chute de cette saga qui, nous l'espérons donnera raison à Victor Hugo et au large mouvement citoyen s'opposant au vandalisme.